- Biodiversité (faune et flore)
La biodiversité du site
Le nombre d’animaux (ici les lièvres et les chevreuils) a été compté. En effet, des caméras installées sur le site ont permis de filmer les animaux dans les trois modalités : agroforestière (AF), témoin agricole (TA) et témoin forestier (TF).
Sur le graphique ci-dessus, il est possible de voir que la modalité agroforestière attire significativement plus de lièvres (de jour comme de nuit) que les témoins agricole et forestier. En ce qui concerne les chevreuils, les résultats montrent que la modalité agroforestière attire également plus d’animaux (la nuit) que les témoins agricole et forestier. Etonnamment le témoins forestiers attire autant que le témoins agricole.
La biodiversité du sol :
Les microarthropodes jouent un rôle clé dans les écosystèmes en contribuant à la décomposition de la matière organique, au recyclage des nutriments comme l’azote et le carbone, et à la fertilité des sols. Ils régulent également les populations microbiennes en contrôlant les bactéries et les champignons, tout en occupant une place importante dans la chaîne alimentaire comme proies ou prédateurs. Leur diversité reflète la santé des sols, ce qui en fait d’excellents indicateurs des impacts environnementaux et des perturbations humaines.
La biodiversité du sol est plus importante dans le système agroforestier que dans le témoin agricole
La biodiversité floristique :
En agroforesterie, les agriculteurs craignent que la végétation spontanée sur les lignes d’arbres devienne une source de plantes adventices. Un suivi a été mené en 2019 (culture d’orge) et 2020 (endive) pour évaluer l’infestation de la parcelle. Les relevés ont été effectués deux fois par an dans différentes zones (lignes d’arbres, proximité, entre lignes, témoins agricole et forestier). Les espèces ont été recensées, et leur abondance/dominance évaluée selon l’échelle de Braun-Blanquet.
- 2019 (orge) : Dans les zones cultivées, qu’il s’agisse des parcelles agricoles ou agroforestières, 11 espèces ont été observées avec un recouvrement très faible, inférieur à 5 %. Parmi elles, le pâturin annuel et le chardon des champs étaient les plus fréquents.
Dans le témoin forestier, 20 espèces ont été identifiées, avec une prédominance de la phacélie, de la moutarde des champs et du raygrass italien.
Sur les lignes d’arbres, 23 espèces étaient présentes. La matricaire camomille et la capselle bourse-à-pasteur figuraient parmi les plus abondantes. -
2020 (Endive): Dans les zones cultivées, 19 espèces ont été recensées, avec un faible recouvrement au centre de la parcelle (moins de 5 %) mais une couverture légèrement plus élevée (5 à 25 %) près des lignes d’arbres.
Dans le témoin forestier, 29 espèces ont été relevées, avec une forte présence de la fétuque, qui dominait cette année-là.
Enfin, sur les lignes d’arbres, 41 espèces ont été observées. Les plus fréquentes étaient la matricaire camomille, les chénopodes et le laiteron.
En conclusion, une importante richesse floristique (plus de 40 espèces) est observée sur les lignes d’arbres, qui peuvent devenir une source potentielle d’adventices, particulièrement à proximité. Avec le développement des arbres, cette végétation au niveaux de la ligne devrait évoluer vers une dominance herbacée semblable à une forêt. Le suivi à long terme permettra de mieux comprendre l’impact de l’agroforesterie sur la flore.
Synthèse des espèces dominantes/abondantes sur la culture d’endive en 2020 pour les modalités AF et TA.